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LA PRATIQUE EN QUELQUES POINTS​

La précision : Comme le musicien qui apprend initialement à déchiffrer les notes avant de savoir ensuite les combiner et jouer de la musique, on apprend à ajuster le corps dans les postures pour en comprendre le fonctionnement et toucher, depuis la périphérie, les couches profondes et subtiles de l'être. Ainsi les postures apparemment physique travaillent sur le corps, qui a son tour impacte l'esprit. 

La durée : développe la tonicité et l'endurance du corps et de l'esprit. Les positions du corps dans les différentes postures nettoient les tensions et les mémoires inscrites dans les cellules et libèrent la circulation de l'énergie vitale. Le corps autant que l'esprit sont rafraîchis et revigorés par la pratique.  

La séquence : La construction d'un cours n'est en rien hasardeuse. Elle est comparable à un collier constitué de perles qui forment un ensemble cohérent pour donner un résultat singulier. 

La respiration consciente : ou pranayama, permet de réguler le prana (l'énergie vitale). Il fait évoluer les facultés physiques, physiologiques, organiques, sensorielles, intellectuelles, émotionnelles, les perceptions et les sensations. Sa pratique équilibre le système nerveux et pacifie l'esprit. Ce sont les postures (asana) qui prépare le terrain à la pratique correcte du pranayama, d'où le caractère essentiel des postures correctement ajustées. 

Ainsi les yogasana développent un état objectif, un état de neutralité adéquat à la connaissance. Quand le corps, le souffle et l'esprit sont unifiés, ces constituants n'ont plus d'identité singulière. L'incarnation entière est dans un état cohérent parfaitement homogène. 

LES HUIT PILIERS DU YOGA 

Quelle que soit la matière à étudier, il faut appliquer une méthode. Le corps physique, les organes des sens, la sensibilité et le mental sont donc exercés progressivement et consciencieusement à travers l'Ashtanga yoga, qui considère la pratique en s'appuyant sur huit piliers fondamentaux. Les deux premiers sont Yama (la discipline morale et universelle) et Nyama (les règles de la conduite individuelle). Le sadhaka (pratiquant) ne mortifie ni ne néglige son corps. Il apprend au contraire à en prendre grand soin car il est, pour lui, un instrument de sa réalisation spirituelle. Les noms des Asana (postures) sont significatifs et illustrent les étapes de l'évolution. Certains portent le nom de végétaux, d'insectes, d'animaux aquatiques et amphibies, d'oiseaux, d'animaux quadrupèdes, de reptiles, et les stades d'évolution de l'être humain figurent également, comme la posture de l'homme à l'état embryonnaire : "garba pindasana". Les héros légendaires et les sages prêtent également leurs noms à d'autres asana et des dieux du panthéon hindou figurent aussi. En pratiquant les asana, le sadhaka fait prendre à son corps la forme de diverses créatures. Son esprit est ainsi exercé à ne mépriser aucune forme de vie, car il sait qu'à travers l'étendue de toute la création souffle le même esprit universel, sous d'innombrables formes. Il sait aussi que la forme la plus haute est ce qui n'a pas de forme. Il trouve l'unicité dans l'universel. Le vrai asana est celui par lequel la pensée du Brahman coule sans cesse et sans effort, à travers la conscience du sadhaka.  L'étude considère également le Pranayama (la maîtrise du souffle), ainsi que les différents niveaux d'attention dans l'assise (Pratyahara, Dharana) jusqu'à la méditation (Dhyana), pour enfin réaliser les différents niveaux de Samadhi. 

LE PRANAYAMA  :

 

Prana a deux racines sanskrites : 'pra' est un préfixe dénotant la continuité et 'na' veut dire mouvement. Il s'agit donc d'une force constamment en mouvement, d'une vibration que rien n'arrête. Une nette distinction est à effectuer entre son aspect cosmique, qui est très subtil et que seul un mental illimité peut percevoir et sa forme individuelle relative au corps, dont la nature est plus grossière et tangible. Le prana émane de la réalité non-manifestée, appelée hiranya garbha, la matrice (ou l'oeuf d'or). Au niveau matériel, il se manifeste en tant qu'existence individuelle.

Le contrôle de la respiration dans la pratique est considéré comme un processus très important car il est le principal moyen d'absorption du prana dans le corps. Ainsi le prana est non seulement synonyme de vie, mais il correspond à l'existence même. Il se manifeste partout où mobilité et stabilité sont combinés. 

Par la manipulation contrôlée du souffle qui entre et sort par les narines, il est possible de réguler les mécanismes internes du corps et de contrôler les activités praniques et mentales. 

L'air que nous inhalons et la manière dont nous respirons modifient nos émotions et réciproquement. Le Hatha Yoga Pradipika affirme la même chose en disant que "si la respiration est perturbée, le fonctionnement mental l'est aussi. Contrôler le souffle permet de stabiliser le mental". 

 

Ainsi 'Pranayama' signifie prolongation, retenue ou contrôle du souffle. Il consiste en une suite d'inspirations (puraka), d'expirations (rechaka) et de rétentions du souffle (khumbaka). Discipliner la respiration favorise la concentration de l'esprit, régule les pensées, les désirs, les actions du pratiquant et permet d'améliorer l'état de santé générale. Le pranayama procure l'équilibre et l'immense force de volonté nécessaires pour devenir maître de soi-même. 

                                                    

"Le Pranayama n'est pas un exercice mécanique. C'est une poésie cosmique qu'il faut non seulement comprendre, mais aussi savourer et apprécier".

                                                                                                                                    (Prashant. Iyengar)

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